La disparition de Jean-Pascal COURAUD dont le corps n’a jamais été retrouvé à ce jour, remonte à bientôt 23 ans
Son corps n’a jamais été retrouvé à ce jour
Aucune preuve déterminante n’ayant été apportée par les enquêteurs sur la responsabilité de Francis STEIN et ses dénégations, même mis en examen, n’ont pas permis sa mise en détention provisoire il y à dix-neuf mois.
Le retentissement médiatique de l’affaire ne constituant pas à lui seul un trouble persistant et exceptionnel à l’ordre public qui justifierait une détention provisoire, qui plus est, aurait constitué une sorte de préjugement sur son éventuelle culpabilité
En Août 2015, le lieutenant colonel Denis ATGER est nommé à la section de recherches de la Gendarmerie nationale
Pugnace, depuis la prise en main du dossier qu’ont laissé ses prédécesseurs, – agissant quasiment comme s’il s’agissait d’une affaire personnelle à régler – il n’a cessé de tenter de confondre Francis STEIN en effectuant autant de lectures comparatives des nombreuses auditions que les gardés à vue successifs et/ou témoins ont eu à subir et en bâtissant son interrogatoire.
Francis STEIN a donc dû faire de même afin de pouvoir apporter autant que sa mémoire des événements le lui a permis, les observations qui s’imposaient.
Il faut savoir que le procureur de la république ainsi que le juge d’instruction des juridictions compétentes basent leur conviction sur les contenus de l’analyse criminelle produits par « le » chef d’enquête, en l’occurrence le commandant de la section de recherches ATGER de 2015 à 2019, pour cette ultime phase » avant renvoi ou non devant la juridiction compétente, celle régulièrement invoquée par la partie civile : la Cour d’assises, comme il l’affirmait d’ailleurs ». Tous les procès verbaux des auditions effectuées par les gendarmes de son équipe ajoutés aux expertises lui permettaient sans doute, compte tenu de son expérience de l’envisager très sérieusement.
D’affreux soupçons sortis des méninges du chef d’enquête désignaient Francis STEIN « coupable » et cela lui suffisait…
Présumé innocent n’était absolument pas une option dans son esprit et encore moins dans ses propos. Francis STEIN ne bénéficiait d’aucun doute de sa part en tant que justiciable, quitte à commettre des erreurs.
Ainsi, l’orientation favorisée par « le » chef de l’enquête est dans la grande majorité des affaires, validée par les deux magistrats que sont le procureur et le juge d’instruction et tant pis pour les « accusés » qui n’étant pas suffisamment vigilants, ne s’approprient en définitive que rarement tous les contenus de leur dossier lorsqu’enfin ils y accèdent, puisque mis en examen ou bénéficiant du statut de témoin assisté.
Malheur à tous ceux qui ne pointent pas à leur tour, à l’instar de la partie civile, leur avocats inclus et au surplus des juge et du ministère public, les incohérences qui illustrent maladroitement leur démonstration afin d’alourdir les charges égrenées et censées peser de tout leur poids pour convaincre chacun de votre culpabilité.
Francis STEIN a consacré toutes ses heures libres, après avoir soldé dans le même objectif le reliquat de ses droits à congés acquis, à lire le maximum de pièces cotées transmises fin octobre 2019 à son avocat afin de déterminer avec lui les éléments du dossier permettant de faire prospérer une demande d’annulation de sa mise en examen. Il a même dû en relire plusieurs à deux ou trois reprises afin de ne rien laisser au hasard. A la date de la séance de la chambre de l’instruction réunie en juin 2020, il lui restait encore des documents à lire !
N’écarter aucun détail, même le plus anodin, pour les exploiter à dessein.
Il a découvert certains contenus contestables car de mauvaise foi et parfois construits à l’évidence pour lui nuire et lui faire revêtir le manteau du parfait coupable.
Il a aussi identifié des pistes qui n’avaient été investiguées que trop tardivement, voire même pire, que certaines ont été écartées lorsque favorables au motif que des témoignages n’étaient pas corroborés…
Il a constaté également, qu’afin de déconstruire son alibi pour la soirée du 15 au 16 décembre 1997, les enquêteurs ont probablement exercé des pressions sur qui de droit. Ce soir-là pourtant, il affirme qu’il était en famille avec son épouse et ses deux enfants dès la fin de la journée étant rentré plus tôt que d’habitude à son domicile, après avoir exceptionnellement déposé l’épouse de JPK dans un garage de Punaauia, où son véhicule était en réparation depuis la matinée, car elle ne parvenait pas à joindre son époux à la mairie d’Arue.
Après leur diner en famille, les enfants du couple STEIN sont allés dormir alors qu’avec son épouse, ils ont visionné un film à la télévision avant d’aller se coucher. Ils ont mardi 15 décembre 1997, vu un épisode d’une des séries policières soit de l’Inspecteur COLUMBO avec Peter FALK, ou l’Inspecteur DERRICK avec Horst TAPPERT, ou peut-être même de Nestor BURMA avec Guy MARCHAND. La télévision en diffusait régulièrement dès le journal télévisé achevé. C’était il y à vingt-trois ans. Mais Francis STEIN ne peut s’étendre sur le sujet, s’étant vu notifier l’interdiction de communiquer avec tous les témoins auditionnés et les autres suspects mis en examen.
Le gendarme Denis ATGER s’est vanté d’avoir résolu des « cold cases » et c’est sans doute vrai. C’est ainsi qu’il s’est présenté à Francis STEIN en 2017 pour la première fois et d’ailleurs les membres de son équipe partageant cette opinion l’ont eux aussi déclaré d’emblée comme entrée en matière en juin 2019 au commencement de sa deuxième garde à vue, admiratifs de leur chef (Le major Hiro comme l’adjudant Nicolas devenu depuis major lui aussi).
Son ardeur au travail et ses succès ont été récompensés par une reconnaissance qui lui a valu d’être promu en grade et d’obtenir des décorations et médailles… y compris en Polynésie française ou avec d’autres fonctionnaires de l’État, des douaniers, il a été décoré dans l’ordre de Tahiti Nui par le président Édouard Fritch à la faveur du démantèlement d’un réseau de trafiquants et de consommateurs de méta-amphétamines.
Bravo pour ses succès, seulement, Francis STEIN ne peut le laisser égrener les nombreuses accusations formulées à la hâte, avec des démonstrations absolument pas convaincantes puisque non démontrables, en dépit de sa conviction et pouvant parfaitement être invalidées par autant de contre-expertises, sans réagir tout en assistant au déroulé flagrant du plan qu’il échafaudait contre lui et au sort qu’il entendait pouvoir lui réserver. Manifestement insomniaque, dès 4h00 du matin –les PV en attestent- il relit, rédige, saisi ses écrits et analyses, émet des hypothèses relatives à cette affaire et scénarise la disparition de Jean Pascal Couraud en favorisant sa mort violente, puisque selon lui assassiné.
Les hypothèses présentées tant par les COURAUD, QUENTIN et DREUIHLE que ATGER, n’établissent pas formellement que Francis STEIN ait pu commettre un crime au domicile de Jean-Pascal COURAUD, ni qu’il ait pu participer avec son épouse ou avec qui que ce soit d’autre à son « enlèvement, sa séquestration, puis son assassinat », ce qui démontrerait s’il y avait un commencement de preuve, une préméditation pour un tel acte.
Francis STEIN le répète, il n’a ainsi jamais été commanditaire, ni même témoin et a encore moins reçu de confidences de quiconque sur la commission d’un tel acte gravissime.
Il clame son innocence
Il est fils de gendarme et a vécu avec ses parents et ses trois sœurs en caserne une partie de son enfance, exactement face aux locaux de la section de recherche de Papeete où il a été gardé à vue, et ses parents y avaient leur appartement au rez-de-chaussée. Il n’a pas été élevé pour devenir plus tard un criminel. De confession chrétienne, il a un profond respect pour la personne humaine et la vie.
Son grand-père maternel, Ambroise COLOMBANI, était le chef de la première prison de Tahiti, celle de Tipaerui autrefois située à l’entrée de la ville de Papeete, entrée Ouest, proche de l’emplacement actuel du stade Willy Bambridge, faisant face à la piscine municipale de Paofai.
Son grand-père paternel, Émile STEIN, originaire de Hao, a assuré successivement les fonctions d’interprète en langue tahitienne auxiliaire au parquet, greffier-notaire près la justice de paix à compétence étendue de Raiatea, et ensuite juge à compétence étendue aux ISLV par intérim avant de décéder en service commandé à son retour de Hikueru aux Tuamotu lors d’une tournée administrative effectuée avec un juge forain.
Pourtant le gendarme ATGER n’hésite pas un seul instant à transformer son père, Robert STEIN, en tueur dans une des hypothèses dont il semble avoir le secret. Les deux enquêteurs qui interrogent Francis STEIN durant sa garde à vue en juin 2019 lui annoncent froidement (en lisant le dossier que leur a remis ATGER) que Robert STEIN (maréchal des logis retraité de la Gendarmerie) faisait partie de la brigade de recherche durant sa carrière et que sans aucun doute, confronté à des criminels durant ses enquêtes, il « maîtrisait parfaitement ce type de situation (crime, disparition de corps, etc.) » pour avoir auditionné après arrestation, des criminels et délinquants organisés.
Ainsi, il était selon eux « capable de commettre les mêmes types d’actions illégales, consistant par exemple à tuer un individu, transporter et se débarrasser de son corps, cacher des indices et pièces à conviction »…
Ces propos indignes l’ont révolté et il imagine dès lors que si Denis ATGER les a couchés sur papier en pensant pouvoir accuser le père de Francis STEIN de meurtre, qu’en serait-il de ses deux grands-pères s’ils étaient encore de ce monde ?
ATGER les aurait ils pour l’un, proche des magistrats du siège, Émile STEIN soupçonné de pouvoir lui permettre d’éviter à son père et lui-même la prison en cas de culpabilité avérée dans cette affaire ou toute autre ?
Et pour l’autre de ses grand-père, Ambroise COLOMBANI, chef de la prison, de pouvoir les en faire évader ? C’est absolument consternant autant que la fiction qu’il s’est entêté à bâtir pour l’accuser.
ATGER s’est donc placé , lui et ses subordonnés, en capacité d’agir ainsi avec l’un de leurs enfants – s’ils en ont – en les protégeant si pareille situation se produisait dans leur cercle familial. Rien n’interdit à Francis STEIN de les imaginer agir ainsi puisqu’ils sont capables de tout anticiper grâce à une expérience encore plus longue que celle de son père au sein de la section de recherche, qui lui n’a été gendarme qu’une quinzaine d’année avant de passer à la vie civile pour travailler à la municipalité de Papeete à la délivrance des permis de construire.
Il voulait leur dire : « Stop au délire », mais en garde à vue il est préférable d’encaisser et ne rien oublier.
Lorsqu’il a tout de même objecté aux deux enquêteurs que ce ne pouvait être le cas, car à supposer qu’il ait commis un tel acte et se soit confié à son père, plutôt que le « couvrir », il l’aurait personnellement accompagné chez les gendarmes pour se livrer. Telle était sa nature.
Voici ce que lui a objecté l’adjudant-chef Nicolas: « votre père aurait pu sinon tuer « JPK », faire fonction de chauffeur pour transporter le corps et s’en débarrasser ». Une réflexion à donner envie de vomir, tant ces propos étaient insultants et écœurants vis-à-vis de son père, faisant partie des premiers gendarmes du cadre polynésien, formés à Fréjus.
Comment pouvaient-ils imaginer que Francis STEIN se dénoncerait pour un acte qu’il n’a pas commis cette soirée-là, ni d’ailleurs les jours et nuits qui ont suivi ?
Sa situation est ubuesque !
Il est mis en examen pour avoir soi-disant « volontairement donné la mort à un homme, en l’assassinant, seul ou avec des complices, après son enlèvement et sa séquestration sans l’avoir libéré avant le 7e jour accompli depuis son appréhension, commis en bande organisée ».
Il s’agit des qualifications criminelles les plus graves en droit pénal français, et il en est conscient !
Si la peine de mort n’avait été abolie, il en serait passible !
C’est tout simplement inacceptable pour lui.
Le nouveau juge d’instruction en charge du dossier semble fonder sa conviction de la culpabilité de Francis STEIN sur une accumulation d’éléments qu’il considère comme étant incohérents sinon suspects, et que le commandant de la section de recherche prétend pouvoir justifier, démontrer, prouver puisqu’ils figurent sur les procès verbaux qu’il a accumulés :
- La présence de Francis STEIN au domicile des époux Couraud avant toute autre personne (Il est précisé que le fils du disparu se souvient de la présence d’un de ses oncles cette soirée-là, mais décédé depuis) ;
- Le fait que la liaison avec l’épouse du disparu et Francis STEIN n’ait pas été révélée avant 2007 (lors de la 1ère garde à vue), alors qu’auditionné en décembre 1997
- L’existence d’un mot laissé par Jean Pascal Couraud ;
- L’absence d’appels tentés sur le téléphone portable professionnel de JPK (et dont Francis STEIN ignorait pourtant jusqu’à l’existence) ;
- La découverte de dégradations sur la portière de son véhicule Renault 21 (qu’il n’a jamais fait réparer pour un tel type de sinistre – puisqu’il n’y en à jamais eu – ni son épouse, alors qu’elle l’utilisait quotidiennement pour amener leurs deux enfants à l’école et à la garderie, aller au travail, faire les courses, etc.) ;
- De réparations récentes (disparition Déc. 1997 / expertise d’août 2006, soit près de 9 ans après les supposés faits et 2 reventes successives alors qu’il ignorait jusqu’à l’identité des acquéreurs puisqu’ayant négocié sa reprise avec un garage d’occasion ;
- Des conversations téléphoniques le lendemain de la disparition, considérées comme « longues »…
La déception du colonel Atger fut grande lorsque le juge de la liberté et de la détention opposa un refus à son incarcération à titre préventif, pressé qu’il était, que Francis STEIN le soit.
ATGER l’avait informé – dans les locaux de la section de recherche et au moment où ils les quittèrent pour rejoindre le Palais de Justice pour qu’il soit entendu par le juge d’instruction – de la forte probabilité qu’il soit conduit à Nuutania, après que le juge de la liberté et de la détention les ait entendus son avocat, le procureur et lui, avant de rendre son jugement.
Peu avant que la greffière du JLD ne les rappelles, le JLD ayant achevé de consulter les pièces du dossier citées par l’avocat de Francis STEIN, ATGER lui avait de nouveau déclaré que l’escorte composée des deux gendarmes l’ayant auditionné durant la garde à vue, était prête à le convoyer à Nuutania.
Il n’aura pas eu cette satisfaction, puisque Francis STEIN ne fût pas placé en détention provisoire contrairement à la demande transmise. Mais voulu tout de même ensuite, lui confier que combien même il s’en sortait bien ce soir-là, « que ça n’avait rien de personnel et qu’il avait fait son travail, la Cour d’assise prendrait la suite… ».
Et dire qu’ils voulaient également placer le père de Francis STEIN en garde à vue en juin 2019 alors qu’âgé de quatre-vingt-neuf ans, puisqu’une commission rogatoire avait été délivrée à la section de recherches, et ce n’est seulement qu’en raison de son état de santé grandement dégradé au sortir de l’Hôpital, alors que son épouse était décédée en mars 2019, que lui aura été épargnée une telle infamie, lui qui fût durant sa carrière de gendarme, membre de cette unité « spéciale » de la Gendarmerie. Il est malheureusement décédé lui aussi fin septembre 2019.
Depuis qu’il avait été auditionné avec son épouse par la brigade de Punaauia sur cette affaire, Robert STEIN avait confié sa déception et tout son regret d’avoir servi en qualité de gendarme d’outre-mer, n’arrivant pas à comprendre comment son fils était à ce point soupçonné d’avoir commis un tel acte, et devinant d’après les questions qui lui avaient été posées, que ceux qui l’auditionnaient pouvaient imaginer qu’il était lui même impliqué.
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