Un article écrit par Alain MATHIUS, #DROITSDELHOMMISTE
Montré du doigt dans une affaire d’État, le parcours brisé du polynésien Francis Stein.

Cet homme, figure majeure de la culture polynésienne, a consacré sa vie à préserver et transmettre l’héritage du fenua.

De l’OTAC au ministère de l’Emploi et de la Fonction publique, il a façonné la mémoire collective, porté haut l’identité polynésienne et contribué à l’inscription du Marae Taputapuātea au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Mais lorsqu’on dérange, le pouvoir trouve toujours un moyen de vous écarter.
En 2019, son nom est brutalement jeté en pâture dans l’une des affaires d’État les plus mystérieuses de Polynésie :
L’affaire JPK.
Mis en examen pour meurtre, il est contraint à la démission et devient un paria.
Un architecte de la culture polynésienne
L’OTAC – Une jeunesse au service du patrimoine
À 24 ans seulement, il est nommé Secrétaire général de l’Office Territorial d’Action Culturelle (OTAC). Pendant 13 ans, il développe des projets culturels majeurs, mettant en lumière les traditions, l’histoire et l’identité polynésienne.

Directeur du Service de la Culture et du Patrimoine
En 1997, il devient directeur du Service de la Culture de la Polynésie française.
Il dirige ensuite la fusion avec l’archéologie et les traditions orales, unifiant les structures culturelles sous un même service qu’il gère jusqu’en 2002.
En 2004, Francis Stein est nommé ministre de l’Emploi et de la Fonction publique dans le gouvernement d’Oscar Temaru.
Son combat ?
Ancrer la culture et l’histoire polynésiennes au cœur des institutions et des politiques publiques.
Chef du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel
Avant sa chute, il est responsable des archives de Polynésie française. Gardien de la mémoire collective, son rôle est clé. Jusqu’au jour où la justice le vise, et où il est poussé vers la sortie.

L’homme derrière l’inscription du Marae Taputapuātea à l’UNESCO
En 2017, Francis Stein dirige le projet d’inscription du Marae Taputapuātea à l’UNESCO. Il élargit la zone protégée de 5 à 5 000 hectares, intégrant récifs, vallées et lagons.
Son travail colossal permet à ce haut-lieu sacré de recevoir une reconnaissance mondiale, assurant sa préservation pour les générations futures.
Mais les honneurs ne protègent pas des accusations.
L’affaire JPK : une mise en examen controversée
Le journaliste Jean-Pascal Couraud (JPK) disparaît mystérieusement en 1997. Pendant plus de 20 ans, l’affaire reste floue, entre rumeurs d’assassinat et manipulations politiques.
En 2019, contre toute attente, Francis Stein est mis en examen pour meurtre. Il dément catégoriquement les accusations, dénonçant des témoignages erronés et une instrumentalisation judiciaire.
Résultat : il perd son poste, son honneur, son influence.
Francis Stein : une cible trop visible ?
Comment un homme de culture, qui a consacré sa vie à la mémoire du fenua, peut-il être soudainement pointé du doigt dans une affaire d’État ?
Simple coïncidence, ou stratégie d’élimination politique ?
Un fait demeure : son empreinte culturelle restera, bien au-delà des manœuvres du pouvoir.
Son parcours vous inspire-t-il ?
Ou pensez-vous qu’il a été broyé par un système impitoyable ?
Mathius To’erau Le Suréviste