Faisant suite à ma lettre ouverte du 20 JUILLET 2021, au président de la république française, voici l’article du journal de MONDE qui démontre les faits.

https://affairejpk.net/2021/07/22/lettre-ouverte-a-monsieur-le-president-de-la-republique/

Des enregistrements de conversations de trois proches de Gaston Flosse montrent que ceux-ci ont tenté de s’entendre pour mentir au juge d’instruction.

Par Fabrice Lhomme et Gérard Davet

https://www.lemonde.fr/societe/article/2014/04/03/disparition-de-jpk-a-tahiti-la-these-de-l-homicide-renforcee_4394758_3224.html

Publié le 03 avril 2014 à 11h52 – Mis à jour le 03 avril 2014 à 12h32 

Les ennuis s’accumulent pour le président polynésien et sénateur UDI Gaston Flosse. Le Sénat a levé, mercredi 2 avril, son immunité parlementaire, dans le cadre d’un dossier financier lié à la construction de l’hôpital de Papeete. Par ailleurs, selon les informations du Monde, l’un de ses très proches est concerné par un nouveau rebondissement dans l’enquête sur la disparition suspecte à Tahiti, le 15 décembre 1997, de l’ancien journaliste Jean-Pascal Couraud, dit « JPK », opposant d’alors à M. Flosse. Des enregistrements de conversations récemment versés au dossier d’instruction pourraient renforcer la thèse de l’homicide.

Du 11 juin 2013 au 15 octobre 2013, des dispositifs d’écoutes ont en effet été installés par les gendarmes aux domiciles de trois suspects. Le premier d’entre eux est très proche de Gaston Flosse : il s’agit de Leonard « Rere » Puputauki, l’ex-patron du Groupement d’intervention de la Polynésie (GIP), la milice flossiste désormais dissoute. M. Puputauki est poursuivi depuis le 15 juillet 2013 par le juge Jean-François Redonnet, pour « enlèvement et séquestration de personne », et « meurtre commis en bande organisée ».

« C’EST BIEN TOI QUI L’AS ASSASSINÉ »

Les deux autres sont des hommes de main de « Rere » : Tino Mara et Tutu Manate, mis en examen des mêmes chefs, le 25 juin 2013, par le juge Redonnet. Or, peu avant leur comparution devant le magistrat instructeur, ces trois hommes se sont vus, ont échangé, et certains de leurs propos ont poussé les gendarmes à retranscrire sur procès-verbal leurs discussions. Dans le procès-verbal de retranscription, les enquêteurs ont pris soin de noter que les propos étaient souvent proférés en dialecte « rurutu », particulièrement ardu à traduire mot à mot.

Le 14 juin 2013, donc, une réunion importante se tient au domicile de M. Puputauki. Les enquêteurs ont sonorisé les lieux. Ils sont à l’écoute. Tino Mara est présent. Les lieux ont été perquisitionnés quelques semaines plus tôt par les gendarmes. M. Puputauki s’en offusque et lance à M. Mara : « Ils sont sur [cherchent] où sont passés les 12 millions du Pays [l’Etat polynésien] qui ont servi à vous payer toi et Tutu [Manate, le troisième suspect] ». A 16 h 55, le même jour, M. Puputauki est encore plus explicite : « C’est bien toi qui l’as assassiné. C’est vous deux. » Pour sembler se contredire une minute plus tard : « Je sais que vous ne l’avez pas fait. » Avant de se raviser encore : « Tu es impliqué »

DIRECTIF

Puis, il se fait directif à l’adresse de son ancien bras droit, en prévision des imminentes comparutions devant le magistrat enquêteur : « Tu dis avec Tutu : “Il faut que vous dites [sic] tous les deuxC’est ce que j’ai dit aussi (…) Je ne vous ai jamais appelé, rien. C’est ça que vous devez dire. » Et pour être encore plus clair, l’ancien patron de la milice flossiste lâche à M. Mara : « C’est mieux pour toi de mentir »… Il est ensuite question « d’aller boire le café  samedi prochain avec Président ». Gaston Flosse est appelé « Président » par ses hommes.

Enfin, selon une autre conversation, captée le 16 juin 2013, la femme de M. Manate dit ceci à son mari : « Vous allez être condamnés parce que vous avez fait ça ». Ces enregistrements intéressent  les enquêteurs, alors que, le 22 avril, la chambre de l’instruction de Papeete doit débattre de la mise en examen de MM. Manate et Mara. Les soupçons pesant sur les deux hommes et leur chef sont lourds. Comme le relève le substitut général, Jean-Pierre Belloli, dans son réquisitoire du 20 février, « ce n’est qu’après plusieurs années et plusieurs auditions, et après que l’enquête l’ait formellement prouvé,  que Tino Mara, Tutu Manate et Rere Puputauki reconnaîtront qu’ils possédaient bien des téléphones portables à l’époque des faits ».

Pourquoi avoir tardé à admettre ce seul fait ? Peut-être parce que plusieurs témoins soutiennent que M. Puputauki a ordonné par téléphone portable à ses hommes, en décembre 1997, de « couler » Jean-Pascal Couraud au large de Papeete. Ce que semble aujourd’hui reconnaître M. Puputauki, selon l’enregistrement d’une conversation, lorsqu’il lâche à M. Mara : « C’est moi qui vous ai appelé par téléphone. » 

« AU COMPLOT ! »

Autre élément essentiel, l’insistance mise par M. Puputauki à nier que M. Couraud était sous surveillance. Il demande ainsi à ses hommes de « mentir » devant le juge sur ce point… Car le juge Redonnet s’était notamment appuyé, pour étayer ses mises en examen,  sur une demi-douzaine de témoignages et plusieurs éléments matériels révélant la volonté du pouvoir flossiste d’espionner M. Couraud, dont l’activisme gênait le président de la Polynésie – qui a toujours contesté avoir joué le moindre rôle dans la disparition de JPK.

Plusieurs témoins ont ainsi révélé avoir entendu les gros bras de M. Flosse se vanter d’avoir « coulé » sur ordre le journaliste, au large de Papeete, après une séance d’interrogatoire musclée. Pour le juge Redonnet, qui a pointé d’autres « morts suspectes » dans le dossier, ces éléments « accréditent la thèse d’un mobile politique à cet enlèvement, séquestration et meurtre en bande organisée ». Le substitut général Belloli retient lui aussi à l’encontre des trois suspects « qu’il pouvait exister un mobile et les moyens de réaliser les infractions ». Pour autant, il n’en a pas tiré les mêmes conclusions : estimant que s’il existait des indices, ils n’étaient ni graves ni concordants, il a requis l’annulation des mises en examen de MM. Manate et Mara, les deux intéressés devant selon lui être placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Toutefois, ces réquisitions ont été prises avant que les écoutes judiciaires soient versées au dossier. « Les mis en examen ne cessent de crier “Au complot !” alors que les derniers développements de l’instruction révèlent que ce sont eux qui complotent pour tenter de manipuler, aujourd’hui totalement vainement, la justice », s’insurge Me William Bourdon, le conseil de la famille Couraud. De fait, le contenu des conversations captées par les enquêteurs pourraient bien amener le parquet à revoir sa position…

« À qui profite la disparition de Jean-Pascal Couraud, alias JPK ?« 

QUI CONTINUE DE BENEFICIER EN 2022 DE CETTE DISPARITION ?